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L’évasion des 54 de la prison d’Eysses
le 3 janvier 1944

En fin d’année 1943, la centrale d’Eysses internait des détenus politiques (les
Résistants) et des "droits communs" (les voleurs, les violeurs, les assassins, les escrocs etc.).
Ceux qui purgeaient des peines de travaux forcés étaient mis à l’isolement, en cellule
individuelle, au quartier cellulaire comportant une cinquantaine de cellules. Les autres,
purgeant des peines de prison simple, étaient logés dans quatre préaux composés de dortoirs,
de réfectoires et de cours. Chaque préau pouvait abriter environ 300 hommes. Dans la prison,
outre les "droits communs", il y avait une majorité de communistes et les autres étaient issus
d’organisations diverses (Combat, Libération, Franc-Tireur, SOE anglais, etc). Les internés de
toute la prison avaient l’habitude de dire, pour simplifier, qu’il y avait les "communistes" et
les "gaullistes".

Depuis la défaite allemande de Stalingrad, en février 1943, le vent commençait à
tourner en faveur des Alliés. Les internés commencèrent à entrapercevoir un assouplissement
dans la prison. Ce changement n’était pas dicté par le gouvernement de Vichy mais c’était une
lente évolution purement interne, discrète, à bas bruit. Certains surveillants montrèrent
discrètement leur sympathie avec les internés.

Mi-juin 1943 environ, la discipline devint plus souple. Par la suite, au quartier
cellulaire, les internés furent regroupés par trois dans les cellules. Le contact fut rétabli entre
les Résistants qui appartenaient aux mêmes réseaux. Rapidement un plan d’évasion fut
élaboré.

Certains surveillants étaient sympathisants. Peu de temps après, les portes des cellules
furent ouvertes en journée. Par contre les cellules du 2ème étage occupées par des gens peu
recommandables, restèrent fermées.

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