Contexte historique

Notre projet vise à « patrimonialiser » la douloureuse et glorieuse expérience du partir et du déracinement qu’ont vécue une partie de celles et ceux qui ont choisi, à leurs risques et périls, de ne pas s’accommoder d’une Europe soumise au joug nazi. Ils ont accepté d’abandonner provisoirement travail, famille et patrie. Ils ont accepté le défi physique du franchissement de la montagne et pris le risque de transgresser une frontière surveillée par 3 170 Allemands, sans compter les forces répressives françaises. Il faut rappeler qu’au moins 1 500 personnes ont été déportées du fait de leur évasion. Il y a eu 3 grandes phases d’évasion : d’abord, les persécutés raciaux et les intellectuels ; ensuite les résistants qui rejoignaient le général de Gaulle à Londres ou les aviateurs alliés ; enfin, les réfractaires au service du travail obligatoire en Allemagne qui rejoignaient l’Afrique du Nord. Ces évadés, pour la plupart, sont revenus dans les armées alliées pour libérer l’Europe du joug nazi. Or, pendant longtemps, seuls quelques livres, stèles et itinéraires balisés propres à chaque département français pyrénéens donnent à lire et à voir ce phénomène unique en Europe. Dans un premier temps, notre Comité scientifique a tenté d’identifier les raisons culturelles de la place mineure qu’occupe l’évasion par les Pyrénées dans la mémoire de la Résistance européenne.