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aut les cœurs... Désormais, l'heure n'est Qui croyaient tout promis à leur instinct
plus aux larmes. brutal.
Vers le sud, on voit poindre un matin radieux. Qu'elles sombrent enfin, que jamais l'on ne
La jeunesse frémit, qui demande des armes, fonde
Pour que soient effacées les souvenirs Leur culte de l'Etat et leur “ ordre nouveau ” ;
affreux. Car Dieu, dans sa bonté, ne créa pas le
monde
Et son élan grandit comme le flot qui monte... Pour être une caserne, un charnier, un
Les vendus, les poltrons voulaient tombeau.
“ collaborer ”, Maudits soient tous ces fous, histrions
sanguinaires,
S'abaisser encor plus, en buvant toute honte, Leur néo-paganisme et leurs dogmes
Devant l'envahisseur, le pillard, l'étranger. menteurs,
Renoncer à la lutte, ainsi qu'à l'espérance, Les régimes totalitaires
Et finir de livrer le pays sans rougir. Des tyrans et des imposteurs.
Mais le pays, c'était la France...
Elle ne pouvait pas mourir, Seigneur, la liberté ne saurait être morte.
La terre de Bayard, de Jeanne-la-Loraine Confiants dans ta justice, en Toi nous avons
Aux jours désespérés relevant le drapeau,
De Condé le grand capitaine, foi
De Bonaparte et de Giraud. Et demain dira qui l'emporte :
Irmensul ou bien le Christ-Roi.
Pendant que subissait notre chère patrie
Le joug ensanglanté d'un ennemi hautain, L’originalité de ce document vient de ce que,
Une autre France, née au soleil d'Algérie, outre le fait que des noms propres sont
prononcés (à l’exception notoire de Pétain,
Forgeait pour la revanche un glaive retranché de la liste honnie des “ vendus ”, des
adamantin. “ poltrons ” qui souhaitent “ collaborer ”),
l’enjeu philosophique de la lutte à laquelle se
Et dans un jour prochain, Messieurs, ne vous prépare les évadés fait son apparition et ne
déplaise, semble pas, comme on aurait pu le penser,
antinomique de la figure giraudiste (symbole
Vous allez éprouver, Italiens et Teutons, d’une droite réactionnaire et nationaliste qui
Que nous savons encor nous battre “ à la n’aurait pas coupé tout lien avec Vichy). Ce
texte exprime bien l'espoir (fantasmatique ou
française ”. pas) que fait naître chez beaucoup la présence
Alors, vous comprendrez, barbares fanfarons, de Giraud en Afrique du Nord et de l’armée
Combien votre succès devait être éphémère. française dans la bataille de Tunisie. Il est
Vous verrez, surgissant d'outre-mer, arriver perçu comme le défenseur de la France
éternelle, de “ la terre de Bayard ”, contre
La fille au secours de la mère, “ l'étranger ”, l'envahisseur teuton. Il s’agit
Pour l'affranchir et la venger. non seulement de relever la patrie défaite,
Tant il est sûr que le Chef et sa troupe mais aussi de défendre, aux côtés des
“ Alliés ”, les idéaux de la “ liberté ” et de la
héroïque, “ justice ” que le nazisme a bafoués en prônant
Messagers de salut qu'ici nous attendons, des “ dogmes menteurs ”, comme le “ néo-
paganisme ”. C’est pourquoi ce message
Partiront de ce coin d'Afrique philosophique est rattaché finalement à la
Que nous donnèrent les Bourbons.
Dans le camp des Alliés, les cœurs sont à la
joie
Et déjà l'on présage un réveil triomphal.
Nos soldats vont courir sus aux nations de
proie,
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plus aux larmes. brutal.
Vers le sud, on voit poindre un matin radieux. Qu'elles sombrent enfin, que jamais l'on ne
La jeunesse frémit, qui demande des armes, fonde
Pour que soient effacées les souvenirs Leur culte de l'Etat et leur “ ordre nouveau ” ;
affreux. Car Dieu, dans sa bonté, ne créa pas le
monde
Et son élan grandit comme le flot qui monte... Pour être une caserne, un charnier, un
Les vendus, les poltrons voulaient tombeau.
“ collaborer ”, Maudits soient tous ces fous, histrions
sanguinaires,
S'abaisser encor plus, en buvant toute honte, Leur néo-paganisme et leurs dogmes
Devant l'envahisseur, le pillard, l'étranger. menteurs,
Renoncer à la lutte, ainsi qu'à l'espérance, Les régimes totalitaires
Et finir de livrer le pays sans rougir. Des tyrans et des imposteurs.
Mais le pays, c'était la France...
Elle ne pouvait pas mourir, Seigneur, la liberté ne saurait être morte.
La terre de Bayard, de Jeanne-la-Loraine Confiants dans ta justice, en Toi nous avons
Aux jours désespérés relevant le drapeau,
De Condé le grand capitaine, foi
De Bonaparte et de Giraud. Et demain dira qui l'emporte :
Irmensul ou bien le Christ-Roi.
Pendant que subissait notre chère patrie
Le joug ensanglanté d'un ennemi hautain, L’originalité de ce document vient de ce que,
Une autre France, née au soleil d'Algérie, outre le fait que des noms propres sont
prononcés (à l’exception notoire de Pétain,
Forgeait pour la revanche un glaive retranché de la liste honnie des “ vendus ”, des
adamantin. “ poltrons ” qui souhaitent “ collaborer ”),
l’enjeu philosophique de la lutte à laquelle se
Et dans un jour prochain, Messieurs, ne vous prépare les évadés fait son apparition et ne
déplaise, semble pas, comme on aurait pu le penser,
antinomique de la figure giraudiste (symbole
Vous allez éprouver, Italiens et Teutons, d’une droite réactionnaire et nationaliste qui
Que nous savons encor nous battre “ à la n’aurait pas coupé tout lien avec Vichy). Ce
texte exprime bien l'espoir (fantasmatique ou
française ”. pas) que fait naître chez beaucoup la présence
Alors, vous comprendrez, barbares fanfarons, de Giraud en Afrique du Nord et de l’armée
Combien votre succès devait être éphémère. française dans la bataille de Tunisie. Il est
Vous verrez, surgissant d'outre-mer, arriver perçu comme le défenseur de la France
éternelle, de “ la terre de Bayard ”, contre
La fille au secours de la mère, “ l'étranger ”, l'envahisseur teuton. Il s’agit
Pour l'affranchir et la venger. non seulement de relever la patrie défaite,
Tant il est sûr que le Chef et sa troupe mais aussi de défendre, aux côtés des
“ Alliés ”, les idéaux de la “ liberté ” et de la
héroïque, “ justice ” que le nazisme a bafoués en prônant
Messagers de salut qu'ici nous attendons, des “ dogmes menteurs ”, comme le “ néo-
paganisme ”. C’est pourquoi ce message
Partiront de ce coin d'Afrique philosophique est rattaché finalement à la
Que nous donnèrent les Bourbons.
Dans le camp des Alliés, les cœurs sont à la
joie
Et déjà l'on présage un réveil triomphal.
Nos soldats vont courir sus aux nations de
proie,
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