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mas Ferrer • Le “front-tiers” pyrénéen 345
Carte du système allemand de surveillance de la frontière pyrénéenne à partir de la
fin de l’année 1942. Ce document a été envoyé par le préfet régional basé à Toulouse,
Léopold Cheneaux de Leyritz, à toutes les préfectures départementales limitrophes de la
frontière (source : ADHP, 20 W 39)
tions aux déplacements extrêmement drastiques dès janvier 194334, la volonté de
maintenir une forme de souveraineté nationale, mais aussi de protéger les ressor-
tissants français, fait que des désaccords et certaines tensions naissent rapidement
entre les représentants locaux du régime de Vichy et les forces d’occupation, ap-
pelées pudiquement « troupes en opération ».
Ainsi, René le Gentil, préfet des Hautes-Pyrénées à partir de 1941, réclame en
1943 d’être informé de toute arrestation d’individu français à la frontière35 et dé-
nonce au préfet régional un couvre-feu indûment imposé par les Allemands dans
la commune de Gèdre36. Il tente même de défendre deux jeunes passeurs qui ont
été pris au-dessus de Saint-Lary aux côtés d’un Polonais, soupçonné lui, d’être un
agent double au service des Allemands37. Il faut dire que ce préfet un peu spécial,
est mis à la retraite anticipée par le gouvernement de Vichy après une lettre adres-
sée au responsable départemental de la Milice créée en 1943 : « vous en avez fait
34 ADHP, 20 W 39.
35 Ibid., 20 W 34.
36 Ibid., 20 W 39.
37 Ibid., 20 W 27.
Carte du système allemand de surveillance de la frontière pyrénéenne à partir de la
fin de l’année 1942. Ce document a été envoyé par le préfet régional basé à Toulouse,
Léopold Cheneaux de Leyritz, à toutes les préfectures départementales limitrophes de la
frontière (source : ADHP, 20 W 39)
tions aux déplacements extrêmement drastiques dès janvier 194334, la volonté de
maintenir une forme de souveraineté nationale, mais aussi de protéger les ressor-
tissants français, fait que des désaccords et certaines tensions naissent rapidement
entre les représentants locaux du régime de Vichy et les forces d’occupation, ap-
pelées pudiquement « troupes en opération ».
Ainsi, René le Gentil, préfet des Hautes-Pyrénées à partir de 1941, réclame en
1943 d’être informé de toute arrestation d’individu français à la frontière35 et dé-
nonce au préfet régional un couvre-feu indûment imposé par les Allemands dans
la commune de Gèdre36. Il tente même de défendre deux jeunes passeurs qui ont
été pris au-dessus de Saint-Lary aux côtés d’un Polonais, soupçonné lui, d’être un
agent double au service des Allemands37. Il faut dire que ce préfet un peu spécial,
est mis à la retraite anticipée par le gouvernement de Vichy après une lettre adres-
sée au responsable départemental de la Milice créée en 1943 : « vous en avez fait
34 ADHP, 20 W 39.
35 Ibid., 20 W 34.
36 Ibid., 20 W 39.
37 Ibid., 20 W 27.

