Page 6 - index_front_tiers
P. 6
Fascicolo Speciale 2021 - Intelligence militare, guerra clandestina e Operazioni Speciali

CNT (Confédération nationale du travail) et des services de renseignement de
sa branche armée durant la guerre civile espagnole, il opère en particulier sur
le front d’Aragon. Dirigeant le SIEP (Service d’informations spéciales périphé-
riques), il passe derrière les lignes franquistes pour recueillir des informations ou
exfiltrer des camarades en difficulté. Après la défaite et la Retirada, il est interné
avec ses compagnons du groupe Libertador de la 127e brigade mixte au camp du
Vernet en Ariège9.

Grâce à des appuis locaux, notamment le maire socialiste de Varilhes Jean-
Louis Séret, il parvient à sortir du camp et entre rapidement en contact avec Jean
Bénazet et son épouse Cécile Loze, futurs résistants de la première heure. Dès le
printemps 1939, il essaie de renouer des liens avec ses anciens compagnons dis-
persés dans les camps du Sud de la France ou déjà retournés en Espagne. Il se dé-
place ainsi à Nîmes, Toulouse, Mazères d’Ariège, Pamiers, aux camps du Bar-
carès et d’Argelès-sur-Mer et même en Andorre. A la fin de l’année 1939, dans un
rapport qu’il adresse au comité général du Mouvement libertaire (ML), il affirme,
ce qui lui sera d’ailleurs reproché au sein de la mouvance anarchiste, qu’il faut
dès lors combattre aux côtés des Alliés contre un ennemi commun : le fascisme10.

En mars 1940, Ponzán entre en contact avec un officier de l’Intelligence Ser-
vice (IS) nommé Marshall11. Aux côtés de son acolyte français Jean Bénazet mais
aussi d’anciens compagnons du SIEP comme Joan Catalá, il commence à coopé-
rer avec les Britanniques. Un an plus tard, il a construit un réseau clandestin ten-
taculaire qui fait fi des frontières idéologiques et nationales. Il est ainsi en relation
avec d’anciens camarades libertaires basés en Espagne, mais aussi avec le capi-
taine Paul Paillole et le lieutenant Robert Terres des services secrets vichystes de
l’Armée d’armistice, camouflé sous la couverture de la Société de Travaux Ru-
raux (TR)12. Enfin, il est aussi en lien avec le professeur de médecine, Camille
Soula, fervent soutien des républicains espagnols, membre du réseau Libérer et

9 Jean-François Berdah, « La frontière existe-t-elle pour les historiens ? La frontière fran-
co-espagnole au XXe siècle », dans L’espace jurassien à l’épreuve de la Seconde Guerre
mondiale (1939-1945), Lavauzelle, 2006, p. 49-67. hal-00143933 [en ligne].

10 PONZÁN VIDAL Francisco par André Balent, version mise en ligne sur maitron.fr le 6
mai 2014, dernière modification le 3 novembre 2020.

11 Michael R. D. Foot, Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Des Anglais dans la Résistance. Le
service secret britannique d’action (SOE) en France. 1940-1944, Tallandier, 2008, p. 267.

12 Claude d’Abzac-Epezy, « Armée et secrets, 1940-1942. Le contre-espionnage de l’armée
de Vichy », Bulletin de l’Institut Pierre Renouvin, vol. 36, n° 2, 2012, p. 45-56.
   1   2   3   4   5   6   7   8   9   10   11