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ne Verges, sont venus hors de toute au cimetière de Totana. Le jeune Hayon qui
contrainte (sous-entendu, contrairement aux est porté sur la liste que je vous soumets, a
requis du STO…) et souhaitent rejoindre perdu la raison, quelques autres sont plus ou
l’Afrique. C’est donc une négociation très moins gravement malades, notamment
serrée qui s’engage… Gauthier et Lesgourges (dysenterie), Dillis
(jaunisse), et Leub (adénité) et enfin, nous
Totana le 16 septembre 1943 sommes tous très faibles et très amaigris et
sujets à toutes les maladies.
Monseigneur,
Nous demandons donc de votre haute
Au nom de tous mes camarades de moins de bienveillance un acte de justice élémentaire.
vingt ans, je me permets de vous écrire pour Nous désirons aller en hôtel comme tous les
vous exposer notre cas unique dû compatriotes de notre âge, ou encore mieux,
certainement à une erreur. Nous sommes de partir en Afrique comme nos aînés car, si
incarcérés depuis plus de six mois, dont un nous avons plus ou moins laissé notre santé
mois passé en cellule à la prison provinciale de dans les prisons espagnoles, l’idéal qui nous a
Pamplona. Or, mon frère aîné, détenu au poussé hors de France n’a nullement changé.
camp de Miranda de Ebro, nous a écrit
dernièrement en nous disant qu’il était très Depuis quelque temps déjà, nous sommes
étonné de nous savoir encore en prison. En obligés de ne plus croire aux promesses de vos
effet, lors de son passage à Pamplona et à délégués Messieurs Loppe et Bourbon, car,
Miranda de Ebro, les moins de vingt ans ont ayant promis la liberté depuis le début juillet
été mis immédiatement en hôtel par les à tous les détenus français de Totana, ils ont
délégués de la Croix Rouge Française. Dès allégué diverses excuses pour retarder la date
notre arrivée à la Prison Centrale de Totana, de leur sortie, notamment, les difficultés avec
Monsieur Petit, également délégué de la Croix le Portugal, alors qu’au camp de Miranda de
Rouge, avait demandé la liste des moins de Ebro, les mises en liberté se font, depuis deux
vingt ans. Elle avait été dressée, mais, elle n’a mois, de façon absolument régulière et
jamais dû arriver à Madrid, car elle a dû être normale (vous ne devez pas ignorer qu’en fin
certainement escamotée par les détenus plus août en particulier, il y a eu 600 libertés).
âgés qui sont déjà partis en Afrique. Parmi les heureux bénéficiaires de ces
mesures, il y a bon nombre de camarades
Monseigneur, je me permets également de français qui ont passé la frontière après nous
vous faire remarquer que nous faisons partie et qui sont déjà rendus en Afrique, alors que
d’une catégorie de Français spéciale méritant nous sommes toujours en prison à Totana. Il
certains égards. N’étant pas mobilisables, semblerait donc que le groupe auquel nous
nous sommes partis de France, non pour appartenons, soit considéré par vous comme
éviter le travail obligatoire comme la plupart composé de gens peu intéressants.
des détenus français, mais uniquement dans
l’intention de nous engager dans les armées S’il en est ainsi, nous vous serions
françaises libres. Durant six longs mois, nous reconnaissants de nous le dire franchement
avons supporté, sans nous plaindre, les pour que nous puissions prendre nos
mêmes souffrances que nos aînés, mais, étant dispositions pour la mauvaise saison. En effet,
les plus jeunes, nous sommes aussi les moins nous ne devez pas ignorer que les Français de
résistants et nous avons payé les dures Totana vont être prochainement transférés à
épreuves de cette réclusion injustifiée. Deux la prison centrale d’Alméria qui est une prison
des nôtres dorment déjà leur dernier sommeil cellulaire. Aussi, contrairement à ce qui se
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contrainte (sous-entendu, contrairement aux est porté sur la liste que je vous soumets, a
requis du STO…) et souhaitent rejoindre perdu la raison, quelques autres sont plus ou
l’Afrique. C’est donc une négociation très moins gravement malades, notamment
serrée qui s’engage… Gauthier et Lesgourges (dysenterie), Dillis
(jaunisse), et Leub (adénité) et enfin, nous
Totana le 16 septembre 1943 sommes tous très faibles et très amaigris et
sujets à toutes les maladies.
Monseigneur,
Nous demandons donc de votre haute
Au nom de tous mes camarades de moins de bienveillance un acte de justice élémentaire.
vingt ans, je me permets de vous écrire pour Nous désirons aller en hôtel comme tous les
vous exposer notre cas unique dû compatriotes de notre âge, ou encore mieux,
certainement à une erreur. Nous sommes de partir en Afrique comme nos aînés car, si
incarcérés depuis plus de six mois, dont un nous avons plus ou moins laissé notre santé
mois passé en cellule à la prison provinciale de dans les prisons espagnoles, l’idéal qui nous a
Pamplona. Or, mon frère aîné, détenu au poussé hors de France n’a nullement changé.
camp de Miranda de Ebro, nous a écrit
dernièrement en nous disant qu’il était très Depuis quelque temps déjà, nous sommes
étonné de nous savoir encore en prison. En obligés de ne plus croire aux promesses de vos
effet, lors de son passage à Pamplona et à délégués Messieurs Loppe et Bourbon, car,
Miranda de Ebro, les moins de vingt ans ont ayant promis la liberté depuis le début juillet
été mis immédiatement en hôtel par les à tous les détenus français de Totana, ils ont
délégués de la Croix Rouge Française. Dès allégué diverses excuses pour retarder la date
notre arrivée à la Prison Centrale de Totana, de leur sortie, notamment, les difficultés avec
Monsieur Petit, également délégué de la Croix le Portugal, alors qu’au camp de Miranda de
Rouge, avait demandé la liste des moins de Ebro, les mises en liberté se font, depuis deux
vingt ans. Elle avait été dressée, mais, elle n’a mois, de façon absolument régulière et
jamais dû arriver à Madrid, car elle a dû être normale (vous ne devez pas ignorer qu’en fin
certainement escamotée par les détenus plus août en particulier, il y a eu 600 libertés).
âgés qui sont déjà partis en Afrique. Parmi les heureux bénéficiaires de ces
mesures, il y a bon nombre de camarades
Monseigneur, je me permets également de français qui ont passé la frontière après nous
vous faire remarquer que nous faisons partie et qui sont déjà rendus en Afrique, alors que
d’une catégorie de Français spéciale méritant nous sommes toujours en prison à Totana. Il
certains égards. N’étant pas mobilisables, semblerait donc que le groupe auquel nous
nous sommes partis de France, non pour appartenons, soit considéré par vous comme
éviter le travail obligatoire comme la plupart composé de gens peu intéressants.
des détenus français, mais uniquement dans
l’intention de nous engager dans les armées S’il en est ainsi, nous vous serions
françaises libres. Durant six longs mois, nous reconnaissants de nous le dire franchement
avons supporté, sans nous plaindre, les pour que nous puissions prendre nos
mêmes souffrances que nos aînés, mais, étant dispositions pour la mauvaise saison. En effet,
les plus jeunes, nous sommes aussi les moins nous ne devez pas ignorer que les Français de
résistants et nous avons payé les dures Totana vont être prochainement transférés à
épreuves de cette réclusion injustifiée. Deux la prison centrale d’Alméria qui est une prison
des nôtres dorment déjà leur dernier sommeil cellulaire. Aussi, contrairement à ce qui se
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