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r. J’étais accompagné de mon père qui me Casablanca, je me suis rendu au D.I.M. pour
servit de guide. Celui-ci, qui connaissait bien faire résilier mon contrat d’engagement dans
les passages, avait fait passer plusieurs fois les Troupes du Général de Gaulle. J’ai pris
des réfugiés en zone espagnole. cette décision à la suite d’une conversation
que j’avais eue avec mon beau-frère. Il m’a
Nous sommes passés au Col de Banyuls vers conseillé de ne pas donner suite à ma
11 heures du soir et avons continué sur Port- demande d’engagement, et de le faire au titre
Bou où nous sommes arrivés vers minuit. du 32e Train des Equipages. Je me suis rendu à
Après avoir passé la nuit chez des amis de mon ce régiment, mais on n’a pas voulu me
père, j’ai quitté cette localité le lendemain, et prendre étant donné que je n’avais pas de
après avoir pris un train de marchandises, j’ai pièce d’identité.
continué mon voyage vers Barcelone, où je
suis arrivé le 14 mars dans l’après-midi. Dès Je suis démuni de ressources et j’attends avec
mon arrivée, je me suis présenté au consulat impatience que ma situation soit régularisée
Américain, d’où on m’a envoyé au Consulat pour pouvoir souscrire un engagement. Je
Français. Là, après m'avoir questionné sur pourrais donner des indications précises sur
mon voyage, le consul me remit un mot pour deux fortifications établies par les Allemands
me rendre à “ L’Assistance Française ” 70, sur la côte méditerranéenne de Collioure à
avenue Montserrat, qui s’occupait des Cerbère, ainsi que sur les emplacements des
réfugiés français. Je suis resté à cette pièces à longue portée, sur les systèmes de
assistance pendant un mois et demi, pendant protection réseaux de fil de fer barbelés
lequel je faisais le garçon coiffeur. J’ai quitté électrifié, l’emplacement d’une usine de
Barcelone le mercredi 28 avril 1943 à 9 heures poudre et de munitions à Banyuls-sur-mer,
du soir avec un train de réfugiés en direction l’emplacement exact du terrain d’aviation
du Portugal. Nous sommes arrivés à Setubal le allemand aux environs de Perpignan, où se
30 avril à 8 heures du soir. Dans la même trouvent de nombreux bombardiers
soirée j’ai été embarqué sur le “ Sidi-Brahim ”, quadrimoteurs allemands.
et nous avons appareillé vers 1 heure du
matin. Nous avons fait escale pendant deux Je crois devoir vous signaler la rencontre que
jours à Gibraltar, et nous avons continué notre j’ai faite à Barcelone de deux jeunes Français,
voyage sur Casablanca où nous sommes également réfugiés de France, dont l’un se
arrivés le 6 mai dans l’après-midi. Puis notre nomme Boix, j’ai oublié le nom du second, qui
voyage se poursuivit jusqu’à Marrakech où m’ont déclarés avoir été employé à la
nous sommes arrivés le lendemain matin vers construction de la base sous-marine de
7 heures. Marseille. Ils pourraient eux-mêmes vous
donner des précisions sur l’emplacement de
Là, j’ai été hébergé à la caserne du 2e cette base. Ils m’ont spécifié qu’ils étaient
Tirailleurs. Le lendemain de notre arrivée nous encadrés et surveillés par les Français revêtus
avons été réunis et des officiers français nous de l’uniforme allemand, engagés dans la
ont demandés si nous voulions combattre légion tricolore. Je crois également vous
pour les Généraux Giraud ou de Gaulle. J’ai signaler que la police de la région est en
opté pour les troupes de Général de Gaulle. Le majeure partie composée de S.O.L. dont
lendemain nous avons été dirigés sur certains arborent le brassard de la Croix
Casablanca, où je me suis rendu au domicile Gammée. Ce sont eux qui participent avec les
de ma sœur Mme Lenfant, demeurant Bd autorités allemandes à la recherche des
Gambetta n°1, où je me trouve actuellement. Français qui tentent de se réfugier en
Quelques jours après mon arrivée à Espagne, et principalement des passeurs.
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servit de guide. Celui-ci, qui connaissait bien faire résilier mon contrat d’engagement dans
les passages, avait fait passer plusieurs fois les Troupes du Général de Gaulle. J’ai pris
des réfugiés en zone espagnole. cette décision à la suite d’une conversation
que j’avais eue avec mon beau-frère. Il m’a
Nous sommes passés au Col de Banyuls vers conseillé de ne pas donner suite à ma
11 heures du soir et avons continué sur Port- demande d’engagement, et de le faire au titre
Bou où nous sommes arrivés vers minuit. du 32e Train des Equipages. Je me suis rendu à
Après avoir passé la nuit chez des amis de mon ce régiment, mais on n’a pas voulu me
père, j’ai quitté cette localité le lendemain, et prendre étant donné que je n’avais pas de
après avoir pris un train de marchandises, j’ai pièce d’identité.
continué mon voyage vers Barcelone, où je
suis arrivé le 14 mars dans l’après-midi. Dès Je suis démuni de ressources et j’attends avec
mon arrivée, je me suis présenté au consulat impatience que ma situation soit régularisée
Américain, d’où on m’a envoyé au Consulat pour pouvoir souscrire un engagement. Je
Français. Là, après m'avoir questionné sur pourrais donner des indications précises sur
mon voyage, le consul me remit un mot pour deux fortifications établies par les Allemands
me rendre à “ L’Assistance Française ” 70, sur la côte méditerranéenne de Collioure à
avenue Montserrat, qui s’occupait des Cerbère, ainsi que sur les emplacements des
réfugiés français. Je suis resté à cette pièces à longue portée, sur les systèmes de
assistance pendant un mois et demi, pendant protection réseaux de fil de fer barbelés
lequel je faisais le garçon coiffeur. J’ai quitté électrifié, l’emplacement d’une usine de
Barcelone le mercredi 28 avril 1943 à 9 heures poudre et de munitions à Banyuls-sur-mer,
du soir avec un train de réfugiés en direction l’emplacement exact du terrain d’aviation
du Portugal. Nous sommes arrivés à Setubal le allemand aux environs de Perpignan, où se
30 avril à 8 heures du soir. Dans la même trouvent de nombreux bombardiers
soirée j’ai été embarqué sur le “ Sidi-Brahim ”, quadrimoteurs allemands.
et nous avons appareillé vers 1 heure du
matin. Nous avons fait escale pendant deux Je crois devoir vous signaler la rencontre que
jours à Gibraltar, et nous avons continué notre j’ai faite à Barcelone de deux jeunes Français,
voyage sur Casablanca où nous sommes également réfugiés de France, dont l’un se
arrivés le 6 mai dans l’après-midi. Puis notre nomme Boix, j’ai oublié le nom du second, qui
voyage se poursuivit jusqu’à Marrakech où m’ont déclarés avoir été employé à la
nous sommes arrivés le lendemain matin vers construction de la base sous-marine de
7 heures. Marseille. Ils pourraient eux-mêmes vous
donner des précisions sur l’emplacement de
Là, j’ai été hébergé à la caserne du 2e cette base. Ils m’ont spécifié qu’ils étaient
Tirailleurs. Le lendemain de notre arrivée nous encadrés et surveillés par les Français revêtus
avons été réunis et des officiers français nous de l’uniforme allemand, engagés dans la
ont demandés si nous voulions combattre légion tricolore. Je crois également vous
pour les Généraux Giraud ou de Gaulle. J’ai signaler que la police de la région est en
opté pour les troupes de Général de Gaulle. Le majeure partie composée de S.O.L. dont
lendemain nous avons été dirigés sur certains arborent le brassard de la Croix
Casablanca, où je me suis rendu au domicile Gammée. Ce sont eux qui participent avec les
de ma sœur Mme Lenfant, demeurant Bd autorités allemandes à la recherche des
Gambetta n°1, où je me trouve actuellement. Français qui tentent de se réfugier en
Quelques jours après mon arrivée à Espagne, et principalement des passeurs.
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