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famille à Oran, j’ai d’abord fait des l’autorisation de résider à l’hôtel avec l’ordre
démarches auprès des préfectures du Rhône de se présenter tous les matins à la police. Ce
et des Bouches-du-Rhône, Il m’a été répondu régime n’était accordé qu’à ceux qui
que les autorités allemandes faisaient des possédaient au moins deux cent pesetas et
difficultés pour le retour des Nord-africains. des papiers d’identité en règle. A Figuéras
J’ai donc décidé de recourir à un autre moyen, nous nous sommes mis en relation avec
et c’est ainsi que j’ai été mis en relations avec l’agent consulaire français, Monsieur
une organisation prétendue gaulliste par Mr Monneret, industriel, qui nous a aimablement
M. d’Oran, qui était un ami personnel et qui accueillis sans pouvoir nous aider autrement.
désirait faciliter mon retour. Il m’a présenté à Je suis resté avec mes compagnons à Figuéras
Mr M., Français de Marseille, et D., Belge de jusqu’au 5 mars 1943, date à laquelle
Marseille également. Il a été convenu que Monsieur Cartier, envoyé du Consulat de
j’aurais à payer environ 50 000 francs pour France à Barcelone, est venu personnellement
être amené jusqu’à Barcelone. Cette nous voir et nous a fait diriger sur Gérone et
rencontre a eu lieu le 20 janvier 1943. J’ai Barcelone, où nous sommes arrivés le 6 mars.
quitté Marseille le 22 janvier avec quelques
autres personnes dans mon cas, et nous Au consulat de France à Barcelone, on nous a
sommes arrivés à Amélie-les-Bains vers 18 annoncés que nous partirions pour l’Afrique
heures... du Nord le 9 mars. Le départ à été annulé et
nous n’avons pu partir que le mercredi 28
Monsieur M., qui nous avait accompagné avril. Entre temps, nous étions logés et nourris
jusque-là, nous a mis en relation avec deux dans des hôtels aux frais du Consulat
guides catalans français. C’est à ce moment américain. Nous sommes passés à Madrid le
que j’ai versé les cinquante mille francs à Mr 29 avril à 12 heures 30 et arrivés à la frontière
M. Notre convoi comprenait les deux guides, portugaise à 0 heure 30. Nous sommes arrivés
Mr Paul S., d’Oran, le docteur B., et son frère à Setubal le 30 avril, et avons embarqué les
Louis, tous deux de Marseille, Mr K., uns sur le “ Gouverneur Lépine ”, les autres
commerçant en bois à Marseille, moi-même, sur le “ Sidi-Brahim ”. Nous avons appareillé
trois autres personnes et les frères R. qui se vers 2 heures du matin, et nous avons fait
disaient américains. Nous avons marché toute route, escortés par deux chasseurs de sous-
la nuit, et sommes arrivés au mas Rogier, au- marins anglais.
dessus de Massanet en territoire espagnol. Là,
les guides nous ont quittés, le 23 janvier, à 8 C’est ainsi que j’ai débarqué le 6 mai à
heures du matin. Nous nous sommes séparés Casablanca par le “ Sidi-Brahim ”. Dirigé sur
des frères R., et nous avons continué notre Marrakech, on nous a demandés d’opter pour
voyage à pied pour rejoindre Barcelone. Nous l’armée du Général Giraud, ou celle du
avons atteint Darnious, où nous avons été Général de Gaulle. Personnellement, j’ai opté
hébergés chez des paysans espagnols. Nous pour celle du Général de Gaulle. J’ai été dirigé
nous sommes remis en route le lendemain, sur le DIM de Casablanca où je suis hébergé
dimanche 24 janvier, et avons atteint Boidella depuis le 12 mai. Ma situation militaire est la
où des soldats espagnols nous ont arrêtés et suivante : classe 1937, en réforme temporaire.
amenés au corps de garde du village. Au DIM, le commandant m’a fait savoir qu’en
raison de mon inaptitude physique je ne
Nous avons passé la nuit à Boidella et pouvais être incorporé dans les FFL. Je désire
emmenés le lendemain matin à Figuéras, à la rejoindre mon domicile à Oran et me mettre à
“ Policia Armada ” où, les formalités d’identité la disposition du recrutement d’Oran dont je
une fois accomplies, nous avons eu
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démarches auprès des préfectures du Rhône de se présenter tous les matins à la police. Ce
et des Bouches-du-Rhône, Il m’a été répondu régime n’était accordé qu’à ceux qui
que les autorités allemandes faisaient des possédaient au moins deux cent pesetas et
difficultés pour le retour des Nord-africains. des papiers d’identité en règle. A Figuéras
J’ai donc décidé de recourir à un autre moyen, nous nous sommes mis en relation avec
et c’est ainsi que j’ai été mis en relations avec l’agent consulaire français, Monsieur
une organisation prétendue gaulliste par Mr Monneret, industriel, qui nous a aimablement
M. d’Oran, qui était un ami personnel et qui accueillis sans pouvoir nous aider autrement.
désirait faciliter mon retour. Il m’a présenté à Je suis resté avec mes compagnons à Figuéras
Mr M., Français de Marseille, et D., Belge de jusqu’au 5 mars 1943, date à laquelle
Marseille également. Il a été convenu que Monsieur Cartier, envoyé du Consulat de
j’aurais à payer environ 50 000 francs pour France à Barcelone, est venu personnellement
être amené jusqu’à Barcelone. Cette nous voir et nous a fait diriger sur Gérone et
rencontre a eu lieu le 20 janvier 1943. J’ai Barcelone, où nous sommes arrivés le 6 mars.
quitté Marseille le 22 janvier avec quelques
autres personnes dans mon cas, et nous Au consulat de France à Barcelone, on nous a
sommes arrivés à Amélie-les-Bains vers 18 annoncés que nous partirions pour l’Afrique
heures... du Nord le 9 mars. Le départ à été annulé et
nous n’avons pu partir que le mercredi 28
Monsieur M., qui nous avait accompagné avril. Entre temps, nous étions logés et nourris
jusque-là, nous a mis en relation avec deux dans des hôtels aux frais du Consulat
guides catalans français. C’est à ce moment américain. Nous sommes passés à Madrid le
que j’ai versé les cinquante mille francs à Mr 29 avril à 12 heures 30 et arrivés à la frontière
M. Notre convoi comprenait les deux guides, portugaise à 0 heure 30. Nous sommes arrivés
Mr Paul S., d’Oran, le docteur B., et son frère à Setubal le 30 avril, et avons embarqué les
Louis, tous deux de Marseille, Mr K., uns sur le “ Gouverneur Lépine ”, les autres
commerçant en bois à Marseille, moi-même, sur le “ Sidi-Brahim ”. Nous avons appareillé
trois autres personnes et les frères R. qui se vers 2 heures du matin, et nous avons fait
disaient américains. Nous avons marché toute route, escortés par deux chasseurs de sous-
la nuit, et sommes arrivés au mas Rogier, au- marins anglais.
dessus de Massanet en territoire espagnol. Là,
les guides nous ont quittés, le 23 janvier, à 8 C’est ainsi que j’ai débarqué le 6 mai à
heures du matin. Nous nous sommes séparés Casablanca par le “ Sidi-Brahim ”. Dirigé sur
des frères R., et nous avons continué notre Marrakech, on nous a demandés d’opter pour
voyage à pied pour rejoindre Barcelone. Nous l’armée du Général Giraud, ou celle du
avons atteint Darnious, où nous avons été Général de Gaulle. Personnellement, j’ai opté
hébergés chez des paysans espagnols. Nous pour celle du Général de Gaulle. J’ai été dirigé
nous sommes remis en route le lendemain, sur le DIM de Casablanca où je suis hébergé
dimanche 24 janvier, et avons atteint Boidella depuis le 12 mai. Ma situation militaire est la
où des soldats espagnols nous ont arrêtés et suivante : classe 1937, en réforme temporaire.
amenés au corps de garde du village. Au DIM, le commandant m’a fait savoir qu’en
raison de mon inaptitude physique je ne
Nous avons passé la nuit à Boidella et pouvais être incorporé dans les FFL. Je désire
emmenés le lendemain matin à Figuéras, à la rejoindre mon domicile à Oran et me mettre à
“ Policia Armada ” où, les formalités d’identité la disposition du recrutement d’Oran dont je
une fois accomplies, nous avons eu
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